La chambre stérile !
C'est plus une appellation qu'un lieu défini comme tel.
C'est une petite pièce, certainement mieux éclairée que d'autres et avec une vue indéniablement plus large.
Sa ventilation surprend tout de suite par sa force et son bruit. Les portes sont difficiles à manipuler et un incontournable courant d'air cherche constamment à vous repousser vers l'extérieur !
C'est donc ça la sur-pressurisation ! C'est pour que l'air soit continuellement "chassé" et pour qu'il emporte avec lui tout germe intrus et risques potentiels.
Cette chambre est destinée à me servir de refuge tout le temps du traitement...
Et il commence fort, le diable ! Nausées et vomissements se disputent la tribune. Le mal va croissant. Et comme à une certaine période, la coquille de noix se trouve sévèrement chahutée.
Yanis !
Il n'a pas le droit de me visiter : trop jeune et trop rapidement remuant qu'il est...
Alors mon fils cadet m'a composé une chanson.
- Remarquez que, même si je trouve cette règle un peu tranchée, force est de constater qu'il faut parfois se mettre à plusieurs pour le calmer, le taurillon...
Je ne peux pas mettre ici d'extrait sonore, si petit soit-il. Et ne serait-ce que pour le respect du droit d'auteur, je vais montrer le bon exemple !
...té, pardi, juste un tout petit morceau du texte :
(accompagnement : batterie exclusive)
Mon papa, c'est parce que tu ris que je ris
C'est parce que je pleure que tu pleures...
Je t'aime si bon-si fort... ô mon Papa !
Je t'Aime mon Pa-pa-papa-pa-pa-pa...a
(traits d'union à placer comme bon semble)
Tu vis à l'hôpital, je t'aime quand même,
Que je ne peux pas t'aimer que pour ça !
Voilà pourquoi je t'Aime Pa-pa-papa-pa-pa-pa...a
Benjamin
Mon aîné, lui, s'occupe de ma toilette. Il a toujours attaché une certaine importance à l'apparence...
Que je m'affiche comme un vieux mâle, hum, peut-être, mais que je ressemble à un yéti tout bourru : là, non ! Si en plus c'est la période de perte des poils -comme au printemps... il faut rapidement corriger cela.
L'intensification est une chimio sévère qui laisse sa signature là où c'est le plus visible.
D'ailleurs le plaisir ne serait pas complet sans un soupçon de loi de Murphy : la chute capillaire ne se déroule pas en un après midi... N'importe quand, nulle part, de moins en moins, et partout !
Bon ! s'il suffit d'attendre, je prends mon billet...
Cristina
Ma danseuse, mon Minimoys, mon chérubin en gant de velours, elle attend patiemment, presque discrètement, comme la vie s'est chargée de lui apprendre, que le Yéti revienne un peu mieux correctement coloré ?
La tempête couve mais sa détermination finira par payer
Je ne pouvais décrire cette périodes autrement qu'en mentionnant mes préoccupations : ma couvée et sa jolie maman... Stop !
Ici c'est propriété commune et je ne parle pas de la même communauté que beaucoup imagine !
Permettez-moi de rester discret sur autant de bien-être aussi largement dispensé...
A bientôt, Gg